----------------------- Page 1----------------------- Penser l’émancipation 17/05/15  Maryam Kolly – Université Saint‐Louis Bruxelles            Le  14  décembre  2014,  s’est  tenu  à  Bruxelles  le  1er  Forum  contre  l’islamophobie  en  Belgique.  Ce  sont  des  acteurs  associatifs  qui  en  ont  été  les  initiateurs.  Parmi  eux,  on  comptait  Bruxelles‐Panthères,  Toutes  égales  au  travail  et  à  l’école  (TETE),  European  Network against racism (ENAR), Ewpowering Belgian Muslim (EmBeM), Collectif contre  l’islamophobie  en  Belgique  (CCIB)  –  à  savoir :  des  protagonistes  significatifs  dans  l’espace  (bruxellois  francophone)  des  positions  de  lutte  anti‐racistes.  La  présente  proposition  de  communication  vise  à  restituer  celles‐ci  en  prenant  appui  sur  une  épistémologie  des  savoirs  situés  combinée  à  une  approche  pragmatiste.  Si  –    comme  c’est le cas ici – les minorités se saisissent elles‐mêmes du combat contre le racisme anti‐ musulman,  comment  et  (d’)où  est‐il  pensé/informé/ancré/performé ?  Les  collectifs  susmentionnés  ont  (a  minima)  en  commun  de  vouloir  faire  importer  le  mot  d’islamophobie.  Car  il  s’agit  de  poser  un  diagnostic :  le  critère  religieux  joue  comme  critère  de  racialisation  et  de  naturalisation  –  l’islamophobie  constituant  la    forme  contemporaine  du  racisme  européen  à  l’encontre  des  personnes  musulmanes  ou  supposées l’être.  La proposition de communication  consiste plus précisément en ceci :  les collectifs définissent‐ils (en creux ou  de facto) un sujet politique de la lutte ?  Si les  minorisés  –  minorisés  par  essentialisation  de  l’islam/du  musulman  –  constituent  une  base  commune/communautaire  pour  l’engagement,  des  (dis)continuités  invitent  à  ouvrir  une  typologie  des  sujets  et  subjectivations  –  au  principe  (de  la  définition)  des  émancipations :  identité  à  l’intersection  de  la  lutte  anti‐sexiste  et  anti‐raciste  (TETE),  indigènes  post‐coloniaux  avec  un  projet  décolonial  (Bruxelles‐Panthères),  citoyens  belges  et  discriminés/communautarisés  par  la  société  majoritaire  (CCIB),  citoyens  européens  en  demande  de  reconnaissance  extra‐communautaire  quant  aux  racismes  spécifiques vis‐à‐vis de communautés cibles  (islamophobie, négrophobie, antisémitisme,  racisme anti‐Rom)  (ENAR), citoyens belges à l’ethos musulman levier d’empowerment  (EmBeM).    Penser l’émancipation 17/05/2015 Maryam Kolly – Université Saint‐Louis Bruxelles Titre de la proposition de communication : L’islamophobie comme nouvel objet spécifique des luttes anti‐racistes, avec quel(s) sujet(s) politique(s) de lutte ? Bibliographie sélective : DEWEY J., Logique. La théorie de l’enquête, (1938) PUF, Paris, 1993. HACHE E., Ce à quoi nous tenons. Propositions pour une écologie pragmatique, La Découverte, Paris, 2011. HARAWAY D., « Savoirs situés : la question de la science dans le féminisme et le privilège de la perspective partielle », in HARAWAY D., Des singes, des cyborgs et des femmes, Editions Jacqueline Chambon/Actes Sud, Paris, 2009, p. 323‐355. HOUDA Asal, « Islamophobie : la fabrique d’une nouveau concept. Etat des lieux de la recherche », Sociologie, 2014/1 (Vol.5). KOLLY M., « Faire science dans les sciences humaines. La place de l’intéressement » in Jean‐Pierre DELCHAMBRE (ed), Le sociologue comme médiateur ?, Université Saint Louis Bruxelles, 2014, p. 383‐391. LAVERGNE C. et MONDEME, Th., « Pragmatismes : vers une politique de l’action située » 2008, Tracés. Revue de sciences humaines, 15/2008, p. 13. OPRAKTO B. et MÜLLER‐URI F., « L’islamophobie et les théories critiques du racisme », Période, http://revueperiode.net, mars 2014. PRIVOT Michaël, « Racisme en Europe. Vieux démons, nouveaux oripeaux ? », Politique, 2015/ janvier‐février, n°88. RENAULT M., « Dire ce à quoi nous tenons et en prendre soin », Revue française de soci‐ économie, 2012/1 n°9. SAYYID S., « A Measure of islamophobia », Islamophobia Studies Journal, 2014/Vol. 2. TAHAR F., « Pour une vision empirique du combat des femmes. L’expérience locale du collectif TETE (Toutes égales au travail et à l’école), in TAYUSH, Les défis du pluriel, Couleurs Livres, Bruxelles, 2014.