Anne Morelli et Nicolas Verschueren (dir.), Retour sur Marcinelle, Bruxelles, Couleur Livres, 2018, 18 euros.
Oui, il faut faire retour à Marcinelle.
Pour réviser le concept commode de « catastrophe » qui induit une connotation de fatalité, voire d’erreur humaine, qui aseptise et dépolitise le crime.
Pour contester la tradition -inexacte- selon laquelle Marcinelle -qui a tout au plus accéléré des réformes en chantier- aurait déclenché d’importantes améliorations de la législation sur la santé et la prévention des accidents au travail.
Pour remettre Marcinelle dans le contexte d’autres drames qui se sont déroulés dans le cadre de la production massive à tout prix alors que s’amorçait la désindustrialisation.
Pour déconstruire le mythe mensonger des travailleurs italiens venus ici pour créer l’Europe, qui forme la trame de cette rhétorique officielle qui ne remet jamais en cause l’immunité patronale.
Pour s’interroger sur la mémoire qu’on veut, à travers des productions culturelles et patrimoniales, garder et diffuser de Marcinelle……
Anne Morelli et Nicolas Verschueren (dir.), “Retour sur Marcinelle,” Centre de Recherche Mondes Modernes et Contemporains, https://mmc.ulb.ac.be/publications-2018/Publication-ouvrage-retour-sur-Marcinelle-Morelli-Verschueren.